Où il y a du stress, il n’y a pas de plaisir! (Selon la PPLP)
François est account manager dans une entreprise informatique et doit «absolument » remettre deux offres commerciales d’ici la fin de semaine à deux clients importants. Il peste et s’énerve contre tous les imprévus qui ont « pollué » » son agenda, les réunions qui ont été « trop longues », les éléments d’information que « des incompétents » lui ont transmises en retard, l’anniversaire de son fils « qui tombe mal » parce qu’il va travailler tard ce soir pour essayer d’avancer. Il s’énerve d’autant plus qu’il commence à se rendre compte qu’il n’y arrivera pas. Alors il essaye d’aller plus vite, de faire plus d’heures au détriment de son sommeil et renvoie sans ménagement ses collègues et sa famille à chaque sollicitation. Il s’entête à « faire plus de ce qui ne marche pas ». Pas de chance, dans sa précipitation il a oublié de faire le back up de son fichier et ses deux dernières heures de travail sont perdues. Il n’est pas à prendre avec des pincettes et personne n’ose encore lui proposer de l’aider. Il n’éprouve « plus aucun plaisir » dans son travail de cette « foutue semaine » et aucune des deux offres n’est prête…François est très stressé.
Martine est account manager dans la même entreprise et elle a aussi deux offres à remettre d’ici la fin de semaine. Martine est curieuse; elle sent la tension monter en elle et sait que si elle ne fait rien, le stress va la submerger et elle va tout faire de travers. Elle décide de regarder la réalité en face ; elle n’y arrivera pas. Etrangement, le fait d’accepter cet état de fait la rend plus sereine, pas du tout résignée, mais au contraire pleinement lucide pour chercher la solution la plus adaptée. Elle décide d’abord de faire un break et d’aller marcher une demi-heure dans le parc en face, activité qu’elle aime particulièrement. Une fois dehors, Martine se sent mieux ; elle respire un grand coup, constate avec plaisir que le soleil brille, retrousse ses manches pour sentir la chaleur sur ses bras et entame sa promenade d’un pas dynamique. Après dix minutes, les idées commencent à affluer. Elle reconsidère les choses de manière plus nuancée, ce n’est pas la fin du monde. En se mettant à la place de ses deux clients, elle relativise et se rend compte que l’urgence n’est pas la même pour l’un que pour l’autre. Elle réfléchit aux pour et aux contre de ne se concentrer que sur une seule offre cette semaine.
Son opinion est faite, en concentrant ses efforts sur le client « Dujardin » avec l’aide de sa collègue elle pense pouvoir fournir un travail de grande qualité dans le délai imparti et couvrir le besoin le plus urgent. La pensée d’avoir trouvé la bonne solution la remplit d’énergie. Une fois au bureau, Martine appelle son correspondant chez le client « Delavallée », prend de ses nouvelles, plaisante un peu avec lui , puis une fois la sympathie établie s’excuse du retard qu’elle doit lui annoncer en expliquant les raisons pour lesquelles elle est convaincue que cela lui permettra de remettre une offre de meilleure qualité. Elle propose de « joindre l’utile à l’agréable » et l’invite à déjeuner la semaine prochaine pour lui remettre l’offre en mains propre et prendre le temps d’en parler à l’aise. Son correspondant accepte avec plaisir
Rassurée d’avoir pu retourner la situation à l’avantage de tous, Martine se lance dans la finalisation de l’offre « Dujardin ». Elle a une idée très précise de la manière d’élaborer cette offre. Elle est pleinement concentrée sur son travail, c’est un challenge, elle est persuadée de pouvoir y arriver. Après une courte et plaisante réunion avec sa collègue pour rassembler les derniers éléments Martine se lance à fond dans la rédaction de l’offre. Il lui reste trois heures et elle constate avec plaisir que son travail avance bien, de manière créative. A 16h30 elle pousse sur le bouton « envoi » de sa messagerie, le client reçoit l’offre juste à temps, Martine se dit « YES ! », se sent fière d’avoir su prendre les bonnes décisions, remercie sa collègue pour son aide et rentre chez elle avec le plaisir de la mission accomplie. Martine a vécu sa journée « dans le Flow »...et le client a reçu une bonne offre.
Chacun d’entre nous se sent certains jours dans la peau de François ou de Martine. La différence tient au fait que nous faisons le choix du stress ou du plaisir. Comme l’indique la courbe qui illustre cet article, les neurosciences nous apprennent qu’on ne peut pas faire de compromis avec le plaisir. Nous devons tous faire face à des situations complexes et des pressions de toute sorte. Jusqu’à un certain stade, notre perception de la pression nous motive et améliore notre performance mentale. Nous avons envie d’y aller. Mais au-delà d’un certain seuil, le stress remplace le plaisir, nous nous sentons dépassés, et nous devenons de moins en moins efficaces avec de plus en plus d’énervement, d’inquiétude ou de découragement.
Au lieu de « faire plus de ce qui ne marche pas » comme François, faisons « plus de ce qui marche », comme Martine, c’est-à-dire deux choses très précises :
- Augmentons consciemment et activement nos sources de plaisir. Les émotions positives « réamorcent la pompe » de l’énergie, réduisent le stress qui mine notre efficacité et nous permettent d’entrer dans le « flow », c’est-à-dire la performance par le plaisir
- Mobilisons notre intelligence pour mieux nous adapter : soyons curieux, acceptons de faire face à la réalité, nuançons les situations, relativisons les points de vue, réfléchissons « hors du cadre » et agissons selon notre opinion sereine. Et le plaisir suivra..
Entre le Stress et le Plaisir, notre cerveau nous donne la possibilité de choisir. A nous de la saisir.
Patrick Goffart, Vice-président de PPLP Management International